dix ans, Novosibirsk.
Il a froid Andreï, il a peur, alors il se recroqueville sur lui-même. Il entoure ses jambes de ses bras, comme pour se couper du monde, comme pour s'isoler d'un monde, d'un monde bien trop violent. Il scrute son réveil, et à chaque minute qui défile son cœur loupe un battement. Non. Non. Pas encore. Ralentis. S'il-te-plaît. Puis vingt-deux heure pile apparaît sur le cadran et la porte s'ouvre dans un fracas. Le bruit résonne dans la tète d'Andreï, il sent un frisson grimper rapidement sur son échine. Il est là comme toujours, réglé tel une horloge. Sans une minute de retard, sans une minute d'avance. « C'est l'heure, Andreï. » qu'il dit d'un ton monotone, sans une once de bon sentiment. Il n'a même plus besoin de hausser la voix, c'était un docile Andreï, il obéissait sagement sans poser de question. À la place, il prie Andreï, il ne sait pas ce qu'il prie mais il prie, il supplie en silence. Il n'a pas envie d'avoir mal, il n'en veut plus de tout ça. Pourtant sa bouche reste close, elle reste scellée, les mots ne parviennent pas à franchir la barrière de ses lèvres déchiquetées par ses dents. Mais il sait, Andreï, il sait que s'il ose parler, le coup partira. Il a déjà saigné Andreï, et il n'aime pas ça. Non, il n'aime pas être traîné dans la poussière, il n'aime pas lorsque sa tète heurte le chauffage puis le sol. Alors aujourd'hui, il ne dit rien. Demain non plus il ne dira rien. Et le lendemain aussi. Il ne dira rien jusqu'à que sa cicatrice ne lui fasse plus mal. Andreï se lève alors, la tète baissée. Puis il s'allonge sur le lit, et serre sa main sur le drap. Peut-être même un peu trop fort pour son petit corps tremblant. Il ferme les yeux de toutes ses forces, il ne veut pas croiser son regard. Oui, il lui fait peur, ce regard dégoulinant d'un sentiment qu'Andreï ne comprend pas. Il sait simplement qu'il le déteste. Oui, il le haït de toutes ses forces. Lui, ses parents, et le monde entier. Il lui a dit que ses parents étaient morts. Qu'ils avaient perdu la vie dans un accident de voiture, ou quelque chose comme ça. Et que c'était son nom qui était inscrit sur le testament. Pas très surprenant, c'est son oncle après tout, le même sang coule dans leurs veines. Pourtant, ce n'était pas normal ce qu'il subissait, et il le savait, Andreï. Les enfants à l'école, à la télévision, ils sont... différents. Ils sont heureux, ils ne vivent pas comme lui. Andreï, lui, il n'a jamais souri. Pourtant il aimerait bien. Puis le lit émet un grincement, sous son poids. Il monte sur le lit lui aussi, et il n'attend pas plus longtemps pour passer sa main dans les cheveux d'Andreï. Une larme roule alors sur sa joue rougie. Il retire sa ceinture et enfin, son pantalon. Il retient sa respiration, Andreï, tétanisé par la peur. Ça y est, ça va commencer. Serre les dents mon petit.

quinze ans,  Novosibirsk.
Le soir commence doucement à tomber, le ciel change de couleurs, les gens se taisent à son passage, des murmures éclosent. Et lui, il est là, assis, debout, couché, il en oublie de respirer. Il ne sait pas quoi faire. Comme souvent ces derniers temps, ces derniers jours. Et il n'aime pas ça. Non, il n'aime pas ça Andreï. Il a les yeux rivés sur ses mains. Elles tremblent. Encore. Il peut encore apercevoir le liquide rouge écarlate couler sur ses doigts squelettiques. Du sang. Son sang. Celui de son bourreau. Celui qu'il avait l'habitude d’appeler son oncle. Puis il serre ses poings et ferme ses yeux. Comme un vieux disque rayé, la scène tourne en rond dans sa tète. Il a osé. Enfin. Il a haussé la voix. Il lui a dit ce qu'il avait sur le cœur. Il l'a traité de tout les noms. Connard. Pervers. Pédophile. Il avait lu ces mots dans un bouquin. Un dictionnaire sans doute. Mais qu'importe, il lui avait asséné des coups, Andreï. Il avait utilisé une batte de base-ball. Il était complètement ivre, alors il lui en fallut peu pour s'affaler au sol. Puis Andreï avait abandonné la batte pour utiliser ses poings. Il n'était pas bien fort, mais ça le soulageait de le voir se tordre un temps soit peu de douleur. Enfin il reprit ses esprits, et ce fut au tour d'Andreï de subir sa colère. Mais c'était comme si le garçon ne ressentait plus la douleur tant il était habitué. Et c'est comme ça qu'il se retrouva dans cet orphelinat. Il était grand maintenant Andreï, il ne correspondait plus aux attentes de monsieur. Pourtant, encore aujourd'hui, Andreï se demandait pourquoi ne l'avait-il simplement pas abandonné dehors comme un vulgaire raz d'égout. Pourtant, il a toujours peur Andreï. Une vive angoisse qui lui tord l'estomac, chaque jour, à l'heure maudite. Il a peur qu'il revienne le chercher, il a peur qu'il lui fasse payez ses coups. Pourtant le cauchemar est bel et bien fini depuis six mois maintenant, mais Andreï, il n'arrive pas y croire. Alors il n'a rien dit aux adultes de l'orphelinat. Andreï, il n'a jamais rien dit à personne de ce qu'il subissait pendant une dizaine d'année. Sauf une. Anya. La porte de la chambre s'ouvre alors délicatement, et une petite fille pénètre dans la pièce. Andreï enfouit ses mains dans ses poches mais un léger sourire s'esquisse tout de même sur ses lévres à la vue de cette chevelure brune. Elle est belle, Anya. Plus jolie que toutes les filles de l'orphelinat. Elle est douce, Anya. Elle a l'air si fragile, comme une poupée. Sa poupée russe. Puis elle vient s'asseoir sur le lit à coté du sien, attrape un bouquin, et lui lance un tendre regard avant de retourner sa tète vers le livre. Elle ne parle jamais, Anya. Mais il s'en fiche. Oui, il s'en fiche Andreï de n'avoir jamais entendu le son de sa voix. Pourtant, il l'imagine douce, assez féminine avec une pointe de mélancolie dans le fond. Il imite alors la jeune fille, et attrape à son tour un livre. Elle a ce don, Anya. Ce don d'effacer les démons d'Andreï, comme ça, d'un simple regard. Le silence règne dans la pièce, aucun des deux ne semble vouloir bouger. Aucun des deux ne souhaite briser la bulle qui s'est formée. Le seul bruit provenait des pages qui se tournaient au fur et à mesure de leurs lectures. Oui, ils n'avaient pas besoin de mot pour communiquer, la présence de l'un suffisant amplement à l'autre.

vingt-trois ans, Massachusetts.
Quatre ans. Quatre ans maintenant que les pieds d'Andreï avaient foulé le sol américain. Il goûte au luxe, maintenant Andreï, à la richesse des billets verts. Peut-être restait-il encore un peu d'espoir pour sa misérable vie, au final. Oui, son souhait avait été exaucé. Peu après que la douce Anya soit partie, lui aussi avait été adopté. Petite famille de deux grands entrepreneurs. Un couple stérile qui voulait faire un geste. Pour camoufler leurs hypocrisies et se donner bonne conscience, ils avaient décidé d'adopter. Mais pas n'importe qui, non. Il fallait faire parler le voisinage, la populace comme ils les appellent. Pourquoi pas un petit garçon du fin fond de la Russie. Ils pensaient le faire sortir des goulags, lui donner une meilleure vie. Et ce n'était pas totalement faux. Après s'être complètement renfermé sur lui-même depuis que sa petite poupée russe soit partie, Andreï ouvrit les yeux sur le monde, grâce à son adoption. Il avait désormais une famille, des gens qui l'aimaient et qui souhaitaient le meilleur pour lui. Nouveau nom de famille, nouvelle vie, nouveaux départ. Alors il souriait maintenant Andreï. Il n'était plus aussi introvertie ni renfermé. Il avait la vie du bout des doigts, et s'en amusait. Jeune homme, charmant, polie et serviable qu'ils diront. Mais peut-être qu'au fond, ce n'est qu'une parade. Un masque qu'il porte chaque jour depuis quatre ans. Un rideau pour cacher. Cacher une souffrance insoupçonnée, une douleur implantée, un passé enraciné, une fille envolée. « Ils arrivent dans quelques minutes, tiens toi prêt Andreï. » Andreï relève la tète, pose ses prunelles sur sa mère et hoche la tète de haut en bas avant de reporter son attention sur le miroir. Il observe son reflet. Bien apprêté, bien coiffé. Un semblant de perfection règne. Ils. La famille Lington. Des gens biens, aimables, d’après ses parents. Surtout bourrés de fric, oui. Il allait se fiancer avec leur fille, Andreï. Il ne la connaissait pas, mais qu'importe on ne lui avait pas demandé son avis après tout. Il allait la rencontrer dans quelques minutes. Il devra faire bonne figure, Andreï. Surtout ne pas entacher la réputation des Mathews, surtout ne pas faire de scandale. Il sait également qu'il déménagera dans quelques mois. Avec elle, à l'université d'Alabama. Peut-être est-ce une stratégie de leurs parents afin qu'ils se rapprochent. Il n'en savait trop rien, Andreï. Mais il s'en fichait après tout, rien n'était plus pire que ce qu'il avait déjà subit par le passé. La sonnette retentit alors dans la demeure familiale, signe que son futur se trouve au pas de la porte.

parce que t'es beau. parce que j'aime ta fiche. parce que tu as tout compris à propos du personnage, et parce que j'ai fichtrement envie de rp avec toi, je valide. j'aime tout, ta fiche est perf, et toi aussi

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Ça y est, c'est bon, t'es validé mon coco. Avoue que celle ci, tu l'attendais comme phrase, pas vrai? et bien c'est bon, tu es des nôtres bref, avant de commencer à RP (et je sais que tu en crève d'envie), n'oublie pas de passer dans le bottin pour que ton avatar soit tout à toi, de consulter la partie des scénarios / linksboxes si tu as besoin de quelqu'un de spécial, ah et pense aussi à te faire une fiche de lien pour que tu ai des amis Sinon, tu peux aussi aller flooder ou te faire parrainer! bref, on espère de tout coeur que tu vas GRAVE kiffer le forum, que tu vas t'enjailler comme pas possible ici et que tu ne perdras pas ton inspiration et ta soif de rp