Les yeux à la fenêtre, j'étais pensive, je rêvais de mille et une choses que je n'aurais peut-être jamais. Des frissons parcours mon corps au moment où la voix de ma mère se met à résonner dans le salon pour m'avertir qu'il est heure pour moi d'y aller. Ce rendez-vous chez une psychologue me semblait totalement inutile voir démesuré, je n'en avais pas besoin, j'allais bien, en tout cas c'est ce que je me disais. Ma mère répétait sans cesse que j'en avais besoin, il fallait que je parle de mes problèmes, que je raconte chacune de ces nuits où je me suis mise à pleurer, accoudée au rebord de la fenêtre, cherchant une lueur d'espoir dans le ciel. Ma famille était réduite à néant, il ne me restais plus que ma mère, mon seul et unique soutient, mon dernier appui. Mon père est parti lorsque j'ai eu seize ans, il devait sans doute estimer que l'alcool et les affaires étaient plus importants que tout le reste. Il n'a plus jamais donné de nouvelles, je ne sais pas même ce qu'il est devenue ou si il est encore en vie mais à vrai dire je m'en moque, je ne veux plus en entendre parler, ce n'est qu'un lâche, un monstre. Parfois, il hante mes nuits et dans mes rêves je le retrouve, je le serre dans mes bras puis il m'explique tout ce qu'il a fait depuis ce temps, il m'arrive de vouloir y croire, de vouloir penser qu'il n'est pas parti car il ne nous aimait pas mais bel et bien car il avait une autre raison de le faire. Hors je retombe vite à la réalité, tous ces messages sans réponse et ces appelles à l'aide ignorés ne pouvaient qu'affirmer la théorie à la quelle je ne voulais croire. C'est pourtant grâce à lui qu'à ce jour je suis étudiante en philosophie, il m'avait fait découvrir cette culture, ces raisonnements, il me faisait croire que les hommes et femmes qui raisonnaient ainsi étaient grands, voués à la réussite, capables de comprendre les vraies bases de la vie et les lois de la nature humaine. Il n'en était rien, ou alors mon père n'en faisait tout simplement pas parti. J'avais été longuement bercée par le mensonge afin d'être ensuite réveillée par la trahison. Je me suis forgée autour de toutes ces choses que je blâme, de tous ces retournements de situations que je n'aurais voulu connaître. J'ai appris à cacher ma tristesse dans la joie et ma colère dans l'humour et l'ironie.  Je marchais à pas rapide espérant au plus vite échapper à l'air glacial qui peu à peu brûlait mes joues, sans état d'âme. J'étais comme morte, j'étais là sans vraiment l'être, mon corps marchait et moi je me demandais encore ce que je faisais, pourquoi je m'y rendais. Je savais que tout ça ne changerait rien, que je ne retrouverais pas mon père en parlant à une psychologue qui en réalité m'écoute uniquement pour récupérer sa paye après. C'était son boulot et on ne pouvait lui en vouloir pour ça, mais ça me semblait déplacé de profiter du malheur des autres pour pouvoir gonfler son propre porte-monnaie. Je n'avais pas envie de la voir et pourtant il était trop tard, j'étais déjà face à la porte.

La main gauche appuyée sur la sonnette, je tentais de me recoiffer de l'autre jusqu'au moment où la porte s'est entre-ouverte. Je l'ai poussé, déterminée à en finir au plus vite. L'air chaud du cabinet me revigorais, je déposais mon manteau sur l'un des cintres à l'entrée avant de rejoindre la file d'attente où cette horrible odeur régnait. C'était un mélange de terre et de poussière, ou un truc dans le genre, une odeur de vieux, une chose nauséabonde qui pourrait tout à fait me donner des nausées, je me contentais de respirer par la bouche pour éviter le calvaire. Je comptais les secondes et les minutes, les yeux rivés sur l'horloge un peu plus haut, l'attente me semblait interminable, je perdais peu à peu patience et commençais à taper du pied. Un bruis de pas se rapprochait, c'était sans doute mon tour, enfin, je ne voulais pas plus attendre. C'était elle, ma psychologue, sa chevelure blonde qui commençait à virer au gris et ses yeux en amande prononcés par ses cernes. Je la suivais en direction de son bureau après lui avoir serré la main. Elle pensait sans doute que faire comme si elle me connaissait allez me mettre en confiance, hors ce n'était absolument pas le cas, je n'avais pas confiance en elle, je n'avais pas envie de lui confier ne serait-ce qu'un tiers de ma vie, elle ne pouvait me comprendre, elle ne l'avait pas vécu.

Elle me laissait rentrer la première, je découvrais alors la parade de dessin accrochée sur chaque murs. Ils étaient sans doute fait par ses enfants. Elle avait des enfants, deux plus précisément, pouvait-elle imaginer comment ils réagiraient si leur père partait du jour au lendemain, en était-elle vraiment capable ? Cela me semblait impossible, c'était impossible, elle ne pouvait pas, non, elle ne pouvait pas car elle ne connaissait pas mon histoire, elle ne connait pas tous ces moments de peine, de haine, de rancune. Elle ne connait pas tous ces moments où j'ai eu envie de fuir, de partir, d'abandonner, de tout oublier. Je m'asseyais face à son bureau tout en jouant avec l'une de mes mèches, je n'avais pas envie de lui adresser la parole mais je savais qu'à un moment où un autre, c'est elle qui le ferait. Je me contentais d'attendre, le rendez-vous n'allait durer que trente minutes. Je devais tenir trente minutes, j'en étais capable. Je la regardais dans le blanc des yeux d'un air blasé, éprouvant l'envie de partir tout de suite sans même commencer. Je regardais chaque mouvement de sa bouche, j'analysais chacune de ses réflexions ou de ses questions. Elle semblait sûre d'elle, elle pensait sans doute que son travail était bon, qu'elle l'accomplissait à merveille et qu'elle connaissait chaque ficelles du métier. Ses questions se portaient directement sur ma vie privée. Je ne voyais pas même l'intérêt de savoir si j'avais un copain ou non, si ma vie sexuelle était épanouie. Et encore ce n'était rien comparé à ce qui allait suivre, je ne l'avais pas vu venir mais si j'avais su, j'aurais sans doute apporter une arme avant de venir jusqu'ici. Elle avait osé, je ne voulais pas y croire mais elle l'avait fait, elle avait osé dire que mon père m'aimait sans doute et qu'il était parti pour mon bien. Je sentais comme une vague de chaleur monter jusqu'à ma tête, me donnant chaud, me donnant envie de frapper, de crier, de hurler. Je n'ai pas pu me contrôler, mon poing est parti et a rencontré son bureau, provoquant un bruit sec et sourd à la fois. « NON, JE NE VOUS PERMET PAS, JE NE VOUS PERMET PAS DE ME DIRE CELA, MON PERE NE M'AIME PAS, C'EST UN MONSTRE, IL M'A ABANDONNÉ, M'A ÉRADIQUÉ DE SA VIE PUIS M'A OUBLIÉ ! » je tenais ma tête entre mes mains, face à la fenêtre, cherchant à me changer les esprits, à penser à autre chose. J'étais remontée contre elle, contre cette femme qui parlait de ma vie sans même la connaître, je n'avais qu'une envie, lui rentrer dedans. « Vous êtes égoïstes, l'argent vous ronge et vous rend aussi affreuse que mon père, vous vous faites de l'argent sur le dos de toutes ces personnes qui souffrent, qui ont besoin d'aide, vous faites semblant de leur apporter ce dont ils ont besoin mais vous vous contentez de donner votre avis sur la situation sans même savoir, vous n'êtes rien. Vous êtes incapable. » je passe mes mains sur mon visage avant de reprendre avec engouement. « Je pense qu'il vaut mieux qu'on s'arrête ici, je n'ai pas envie de perdre plus de temps et d'argent avec vous. » je partais à toutes vitesses en claquant la porte, laissant trembler les murs de son bureau, espérant que tous ses dessins s'écrouleraient tout comme ma vie l'avaient fait.

J'étais assise seule sur ce banc, glacée par le froid, absorbée par les flocons qui s'empilaient devant moi. J'étais seule, je ne pouvais compter que sur moi-même pour tenir, ma mère pouvait le faire mais je ne voulais pas, je voulais qu'elle pense un peu plus à elle, qu'elle se reprenne en main, qu'elle retrouve un homme et un train de vie correcte. J'espérais qu'un jour moi aussi je trouverais des épaules sur les quelles m'appuyer, sur les quelles pleurer, un soutien externe à celui de ma mère qui en faisait déjà bien assez. Je semblais être une fille forte et caractérielle mais au plus profond de moi je n'étais plus qu'un cœur brisé cherchant une personne pour ramasser les morceaux.  

quelle histoire triste ceci dit, j'aime beaucoup en tout cas c'est très bien rédigé et je n'ai rien à redire je te laisse donc aller découvrir le reste d'oma

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Ça y est, c'est bon, t'es validé mon coco. Avoue que celle ci, tu l'attendais comme phrase, pas vrai? et bien c'est bon, tu es des nôtres bref, avant de commencer à RP (et je sais que tu en crève d'envie), n'oublie pas de passer dans le bottin pour que ton avatar soit tout à toi, de consulter la partie des scénarios / linksboxes si tu as besoin de quelqu'un de spécial, ah et pense aussi à te faire une fiche de lien pour que tu ai des amis Sinon, tu peux aussi aller flooder ou te faire parrainer! bref, on espère de tout coeur que tu vas GRAVE kiffer le forum, que tu vas t'enjailler comme pas possible ici et que tu ne perdras pas ton inspiration et ta soif de rp