On avait au moins une bonne chose quand on habitait à Tuscaloosa, c’était le soleil qu’il pouvait y faire même en plein hiver (ou du moins quand c’est l’hiver officiellement dans l’hémisphère nord). Et sur ce point, je ne pouvais absolument pas négliger le fait que prendre un bain de soleil même s’il ne fait que 15°C en ce début de matinée du mois de novembre rien n’était pour le moins plaisant. Comprenez-moi donc, quand vous débarquez de Louisiane et que vous êtes habitués à des températures humides et souvent bizarre, il est agréable de venir vivre dans un Etat un peu plus au Nord avec toujours le Sud et son bonheur. Bref pour comparer, mon frère était à Chicago et autant vous dire quand ce début du mois de février il comptait plutôt les centimètres de neige qui s’accumulaient devant sa porte plutôt que les jours ensoleillés qu’il avait encore à profiter.

C’était donc ainsi que j’avais décidé à l’issue de mon cours de danse classique d’aller prendre l’air aux abords du lac dans le parc sur un banc. C’était un parc dans un quartier un peu plus loin que l’université. Les comportements différés : Les premières années étaient tout fou à l’idée de profiter de ces journées ensoleillés, les deuxièmes et les troisièmes devaient avoir des partiels car je n’en voyais pas beaucoup trainer dans le coin. Après en quatrième année, c’était plus compliqué à dire avec les spécialités qui pouvaient commencer on avait chacun un emploi du temps bien spécifique. Et après… La cinquième ce n’était pas beaucoup mieux avec le master… Mais il y avait aussi les familles qui nous entouraient, enfin aujourd’hui c’était surtout des gens qui faisaient leur jogging. Je n’avais jamais eu autant de temps libre que lors de mon second semestre. Et bien que mon temps libre fût consacré à la fête et à la vie du campus. Nous en étions bien loin encore vu qu’il n’était que… ONZE HEURES ?! Et oui. Bon vous allez dire que c’était potentiellement intéressant que de se lancer des petits défis comme commencer une soirée dès le réveil, pour l’avoir testé une ou deux fois… Je vous avoue que votre foie a un peu de mal quand vous confondez le punch avec le jus d’orange dès le matin.

Mais ma matinée n’allait pas non plus être des plus désagréables bien qu’un livre était sur mes genoux et qu’il aurait pu m’occuper une bonne partie de mon temps libre avec ses 1000 et quelques pages, mes yeux se posèrent vers le jeune homme qui venait en ma direction. Trois ans que je le connaissais, trois ans que nous étions partis sur une relation un peu… Particulière. Disons que quand on entendait parler de passe-temps, nous notre jeu favori était un action/vérité centralisé sur l’action. Cap ou pas cap… Oui, on peut être des grands enfants encore à 20 ans passés. « Taylor ! » dis-je avec un sourire comme pour l’inviter à me rejoindre. Une fois plus proche de moi, je rangeais mon livre au-dessus de mes pointes de danse. « Bah alors, j’aurai presque cru que tu avais disparu de l’université, ça faisait un moment que je ne t’avais pas vu. Comment vas-tu ? »