There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me

J’avais tout mis de côté pour mettre ma passion en première ligne. La danse depuis que j’étais petite, j’avais cette passion. Mon frère c’était le basket, moi c’était la danse et la gymnastique. J’avais vu un petit jeune sur le terrain qui ressemblait beaucoup à mon frère d’ailleurs. Cette détermination, mon frère ainé était aussi en faculté mais à Chicago, dans la filière sport pour devenir professionnel lui aussi. Mes parents étaient servis d’ailleurs entre Kyle qui voulait devenir basketteur professionnel et moi danseuse professionnelle. Forcément ça m’était bien sur du mal à leur ambition de nous voir devenir avocat ou médecin bien évidemment. Mais d’évidence en évidence on ne pouvait pas contrôler toute la vie de nos enfants, bien au contraire. C’était ce que je me disais aussi, je me posais la question aussi pour un jour où j’aurai mes propres enfants et là, la question se poserait aussi sur leur avenir. Mais bon pour le moment j’avais 21 ans et je souhaitais bien évidemment devenir mère mais pas maintenant, pas tout de suite. Le jour où je tomberais enceinte ma carrière de danseuse était alors terminée. Je ne souhaitais absolument pas ça, c’était juste qu’il fallait prendre son temps pour faire ce genre de chose et être sure de son coup. Après tout ce n’était pas une décision que l’on prenait non plus à la légère.

Au-delà de tout ça, je finissais mon entrainement et dans quelques dizaines de minutes j’avais rendez vous avec un garçon. Oui ce garçon qui me faisait penser à Kyle, la carrière avant l’amusement. Un jeune, un première année si mes renseignements étaient exactes. Après tout, ça ne m’empêchait pas de faire connaissance non plus. Mon petit caractère fragile cachait aussi une redoutable jeune femme qui voulait avant tout connaitre les gens. Je venais donc de sortir de l’entrainement, je venais de remettre juste un pull au dessus de mes épaules. L’avantage de l’entrainement du jeudi matin c’était que nous faisions que des exercices de pointes et de pas, au final on ne se dépensait pas trop. Et surtout il y avait beaucoup de théorie avec notre équipe. La capitaine était jeune également. Avant de quitter l’entrainement pour autant j’abordais un jeune graduate, qui venait de rentrer dans l’équipe. Alors même s’il finissait à 14heures nous avions encore toute la journée pour profiter. Je me dirigeais donc vers le Starbucks en mettant mes baskets dans le sac de sport que j’avais après avoir remis des ballerines blanches qui allaient avec mon uniforme, je prenais mon sac à main sur l’épaule et hop on était parti. Ou presque, une cigarette que j’allumais sur le chemin, dix minutes, voilà le temps qu’il me fallait entre le studio de danse et le Starbucks, ce n’était pas loin du tout. Je marchais d’un pas vif et j’arrivais en dix petites minutes, j’écrasais le mégot et je rentrais dans le Starbucks, je m’installais sur une table. Lucas, c’était ainsi qu’il s’appelait, dix-huit ans, première année. Rapidement il arrivait, peut être cinq minutes après moi. Il avait du prendre sa douche. C’était courant chez les sportifs, le voyant arrivait avec les cheveux en bataille, je jugeais que mon idée première était donc bonne, je commençais à bien les connaitre ces sportifs à force de partager la majorité de leur match. « Et le sportif, quel cliché non ? Enfin quoique normalement c’est le sportif qui invite la cheerladeuse si j’me trompe pas ? » dis-je avec un petit sourire. « En fait, je dois t’avouer qu’à force de te voir t’entrainer comme ça, tu m’as fait penser à mon frère qui en professionnel à Chicago et qui pourrait passer des heures sur un terrain seul à s’entrainer, pour toujours devenir meilleur » dis-je pour justifier de ma pulsion. « Katlynn Parker, en quatrième année. Et toi tu es un première année ? »

There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me

La faculté, c’est un peu le rêve de tous les étudiants, un peu le but ultime quand on arrive au lycée. On sait que l’on va quitter la maison prochainement pour partir parfois loin du pays. J’aurai aimé être à l’Ivy League, mes parents avaient les moyens bien évidemment ce n’était pas la question, nos études avaient toujours été prioritaires. Mais je n’avais pas reçu les notes suffisantes pour entrer dans une prestigieuses comme Harvard ou Princeton. J’avais eu différentes université plutôt réputés et mon choix s’était arrêté sur Tuscaloosa. En Alabama, je ne partais pas très loin et si au début je rentrais en moyenne une ou deux fois par mois, maintenant c’était plutôt deux ou trois fois par an (en dehors des vacances scolaires) ma vie s’était construite ici, j’avais trouvé des amis, des choses à faire et je pouvais faire de ma passion un rêve qui était en train de devenir réalité. Quand j’avais dit à mes parents que je voulais devenir danseuse professionnelle, ils ne voulaient rien entendre, pour eux… Ils auraient préféré me voir avocate au barreau plutôt que danseuse à une barre devant un miroir. Pour leur faire plaisir j’avais pris un module de droit en plus de mes cours d’histoire de l’art que j’avais lamentablement loupé. Et ce sans même le vouloir, en travaillant je n’avais pas la logique. Même la prof m’avait dit de me concentrer sur les entrainements de danse plutôt que de s’acharner à essayer d’avoir un simple B+ en droit. A ces yeux c’était mission impossible malgré l’aide qu’elle m’apportait.

Une fois Lucas là, nous commandions rapidement, je pris un thé à la menthe tandis qu’il avait pris un café. Etant habitué au vrai café à la française, il était vrai que j’avais du mal avec le café à l’américaine. Je le trouvais particulièrement fade et en aucun cas il me donnait envie d’en profiter. Tandis que le thé, mettre un sachet dans de l’eau très chaude c’était pas très compliqué. Et jusqu’à maintenant je n’avais pas été déçue de leur thé à la menthe. « Plutôt, il est dans l’équipe de l’université et a été repéré depuis deux ans je crois par des professionnels. Il a une bonne perspective d’avenir, du moins jusqu’à ses 30-35 ans pour après se reconvertir. On se doute bien que le sport n’est pas une carrière à vie. » dis-je avec un sourire. « Oh, Chicago n’était pas une ville qui m’intéressait. Disons que je vivais à Bâton-Rouge en Louisiane, et l’Alabama n’est pas très loin. Et l’université proposait un bon programme en danse. » Ma logique n’était pas si… dénuée de sens bien au contraire. « Cheerladeuse parce que je fais ça depuis des années, et… C’est un excellent moyen pour atteindre mes objectifs, je fais cheerladeuse pour continuer mes entrainements jusqu’au bout. Entre la gymnastique et la danse il n’y a qu’un pas, et je veux devenir danseuse professionnelle. Et toi le football ? » Je m’intéressais aussi un peu à sa vie pendant que nos deux commandes arrivaient avec la note, je la laissais de côté pour le moment. Ils pourraient attendre le temps que l’on parte j’en étais sure.