Billie, elle est née ici, à Tuscaloosa, il y a de cela vingt-deux années. Elle fut certainement le plus grand bonheur de ses parents, eux qui avait tenté mainte fois d'enfanter mais sans jamais y parvenir. À croire que cette petite créature qui était une perle rare à leurs yeux devaient hériter du prénom le plus étrange qui soit : Bolliviann. Certes pas très joli, elle adopta très jeune le surnom de Billie qui lui convenait mieux de son point de vue. Pourtant quand on y pense bien, son prénom lui va comme un gant. Après tout, vous n'en rencontrerez pas deux comme elle, c'est certain. Billie, elle est fille unique et il faut dire qu'elle n'a jamais vraiment aimé ça. Deux parents particulièrement présents, elle recevait beaucoup trop d'amour et de protection de ceux-ci. Et puis, il faut dire que ses parents ne sont pas très normaux non plus... Il est très facile de les qualifier d'hippie ou encore d'amour de la nature. Et laissez-la vous dire que ne pas honte dans certaine situation, c'est tout simplement impossible. Elle s'efforçait donc d'avoir de bonnes notes, afin que ses professeurs n'aient pas à entretenir une conversation trop longue avec ses parents. De bonnes notes, un avenir certain, elle avait la possibilité de réussir dans ce qu'elle voulait, pourtant lors de son inscription à l'université son choix s'est porté sur l'étude des langues, une passion qu'elle a toujours entretenu. Et pourtant, sa place serait davantage dans l'événementiel vu son talent naturel dans ce domaine. Mais elle est obstinée le petite, elle ne changera certainement pas d'avis pour le moment.

Il y avait un long silence dans son appartement, mais elle ne s'en faisait pas. Ses colocataires devaient être partis depuis longtemps vu l'heure qu'il était. Et pourtant elle, elle restait immobile, comme si elle était clouée dans au lit. Elle arrivait à peine à bouger ses doigts. Et pourtant, une partie d'elle se criait de se lever. Elle décida finalement d'ouvrir les yeux pour pouvoir distinguer les moindres détails de sa chambre. Elle n'avait pas changé, mais en même temps elle était différente. Comme si les nombreux dessins qui étaient affichés aux quatre coins de la pièce avaient une nouvelle signification. Seulement, si ça n'aurait pas été le cas, elle aurait trouvé ça étrange. Car l'art est toujours différent, selon l'angle qu'on l'a perçoit. Elle peut nous faire réfléchir ou simplement nous repousser. Tout dépend des jours, de notre vision de la vie. Mais aujourd'hui, elle ne voyait pas ses dessins d'un bon œil. Dans un elle voyait une pointe de négative mes alors qu'elle trouvait l'autre trop sombre. En fait, quand elle dessinait, ce n'était que pour le plaisir. C'était sa manière à elle d'évacuer le stress, de se changer les idées. Elle prit son courage à deux mains et se leva donc enfin d'enfilez un jeans et un petit haut rouge avant de prendre son sac qu'elle trainait toujours sur elle. Sac où il y avait le reste de ses dessins, ceux qu'elle n'avait pas terminés ou ceux qu'elle jugeait trop banal. Il y avait ses livres aussi, de cours, qu'elle avait pris l'habitude de trimbaler partout où elle allait. Elle n'était pas une grand studieuse, mais elle faisait tout de même les efforts nécessaires. Puis, elle alla s'assoir dans les escaliers de l'entré du pavillon des sans confréries, puis sortis quelques dessins, avant dans sélectionner un en particulier. Elle s'installait souvent ici, lorsqu'elle avait des périodes libres, car c'était toujours très calme. Puis elle avait toujours se sentiment de bien être, de se sentir à sa place, étrangement. Elle regarda longuement son dessin qui représentait une éléphant de manière plus artisanale, si on veut. Plutôt que de mettre de la couleur, elle avait opter pour de la mosaïque incolore qui ferait ressortir davantage son dessin. Après l'avoir observer quelques temps, un petit sourire vint rejoindre ses lèvres et elle laissa le crayon glisser sur la feuille, ajoutant parfois de petits traits, parfois des plus longs. Elle avait toujours eu une préférence pour les dessins originaux. Ils étaient si différent de la réalité, et c'était mieux dans un certain sens, car ils étaient uniques. « Billie ? » Elle sortit instantanément de ses rêveries avant de découvrir le visage d'un ancien ami, d'un très ancien ami...